Le paludisme demeure l’un des principaux problèmes de santé publique dans de nombreux pays tropicaux, notamment en Afrique subsaharienne. Malgré des efforts constants à l’échelle nationale et internationale, la persistance de la maladie dans certaines régions appelle à des approches plus ciblées et adaptées aux contextes locaux. C’est dans cette optique que la décentralisation de la lutte contre le paludisme apparaît comme une stratégie prometteuse, visant à rapprocher les actions de prévention et de traitement des populations concernées.
La décentralisation en santé consiste à transférer certaines compétences, responsabilités et ressources de l’État central vers les autorités locales (régions, districts, communes, etc.). Dans le cas du paludisme, cela signifie que les structures locales peuvent planifier, mettre en œuvre et suivre des interventions adaptées à leurs réalités épidémiologiques, sociales et environnementales.
Adaptation aux spécificités locales
Le paludisme ne frappe pas toutes les zones de manière uniforme. Une approche centralisée peut négliger les particularités locales. En revanche, les autorités locales connaissent mieux les comportements à risque, les périodes de transmission et les zones les plus vulnérables, ce qui permet une planification plus fine des campagnes de prévention et de distribution des traitements.
Réactivité et flexibilité
Les structures locales peuvent intervenir plus rapidement en cas de flambée épidémique, sans attendre l’approbation d’un ministère central. Cela permet une meilleure gestion des urgences sanitaires et une adaptation rapide des stratégies sur le terrain.
Renforcement de la gouvernance locale
La décentralisation responsabilise les acteurs locaux, améliore la transparence et favorise une meilleure coordination entre les services de santé, les élus locaux et les communautés.
Mobilisation communautaire accrue
En impliquant directement les populations locales dans les campagnes de sensibilisation et de prévention, la lutte devient plus participative et donc plus efficace. Les agents de santé communautaires jouent un rôle clé dans le diagnostic, le suivi des cas et l’éducation sanitaire.