Le paludisme demeure l’un des plus grands défis de santé publique dans de nombreux pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés au cours des deux dernières décennies grâce au soutien des partenaires internationaux, la lutte contre cette maladie reste fragile et dépend largement de financements extérieurs. Face à cette dépendance, l’amélioration du financement domestique devient une priorité stratégique pour assurer la durabilité et l’efficacité des efforts de lutte contre le paludisme.
Les principaux bailleurs de fonds internationaux, tels que le Fonds mondial, PMI (President’s Malaria Initiative) ou encore Gavi, ont joué un rôle déterminant dans la fourniture de traitements, de moustiquaires imprégnées d’insecticide et dans le renforcement des systèmes de santé. Toutefois, ces financements sont souvent soumis à des conditions politiques, à des fluctuations économiques ou à des priorités changeantes. Cette instabilité menace la continuité des programmes nationaux, surtout en période de crise sanitaire globale comme celle de la COVID-19.
Face à ce constat, les pays endémiques doivent prendre davantage en main le financement de leurs politiques de lutte contre le paludisme. Cela implique une volonté politique forte, la priorisation du paludisme dans les budgets nationaux, et l’optimisation des ressources existantes. Une meilleure intégration du paludisme dans les mécanismes de couverture santé universelle ou dans les plans de développement sanitaire peut permettre de stabiliser les flux financiers locaux.